Nous ne sommes pas tout à fait sûrs de la provenance exacte de virus, baptisé l’ISV-33, qu’il sorte tout droit du fin fond de la taïga sibérienne ou des monts reculés de Suède ne change pas grand-chose. Il aurait été libéré des glaces par le réchauffement climatique aux alentours d'août, voire même juillet 2033. Mais ce n’est qu’en septembre que les premières personnes atteintes ne ressentent des symptômes et il est déjà bien trop tard lorsque l’on réalise qu’il s’agit d’un virus encore inconnu à ce jour. Si dans un premier temps ce virus semble bénin, le calme est de courte durée, les premières mutations apparaissent extrêmement rapidement.

L’état grippal est de plus en plus brutal et même les médicaments les plus performants deviennent peu à peu inefficaces. Les personnes atteintes toujours plus faibles, plus rapidement, dans toutes les tranches d’âge. Parallèlement, le temps d’incubation était étonnamment long pour un virus. Un sujet pouvait le porter en elle pendant près d’une semaine avant que les symptômes ne la foudroient littéralement, permettant au porteur de contaminer de nombreuses personnes sans même savoir qu’elle était infectée. Ayant subsisté pendant des centaines, voire des milliers d’années emprisonné dans la glace, l’ISV-33 était donc de nature extrêmement résistant. Capable de survivre longtemps sur bon nombre de surfaces, le niveau de transmission relevait du jamais vu.

Tandis que les premiers cas étaient détectés sur les autres continents, l’Europe affichait un taux de contamination de près de 70% de sa population avec un taux de guérison effleurant à peine les 16%.

C’est là qu’une nouvelle mutation du virus vit le jour. L’OMS avait déjà tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps dans l’indifférence générale, mais lorsque des dizaines de milliers de contaminés se mirent à mourir chaque jours partout dans le monde des suites de violentes crises de spasmes, d’arrêts cardiaques et cérébraux, le monde commença enfin à ouvrir les yeux. L’ISV-33 n’était pas comme les virus qu’on avait connus ces dernières décennies.

Le point de non-retour était déjà atteint. Les nations n’eurent même pas le temps de se demander comment elles allaient se débarrasser des corps, ces derniers se relevèrent et quittèrent les morgues bondées d'eux-mêmes. Laissant seulement la mort et la désolation dans leurs sillages.

Pour l'instant, les porteurs du ISV-33 ne s'intéressaient pas aux animaux, mais suite au manque de chair humaine à disposition, l'attention des infectés s'est tournée vers eux. Les animaux sentent ces derniers et se sauvent, certains parviennent à se mettre hors de portée, mais ce n'est pas le cas de tous. S'ils ne sont pas dévorés, les animaux infectés, finissent par mourir après une longue agonie de plusieurs heures.