Carnation : Claire
Taille : 1m66
Corpulence : 57kg
Cheveux : Longs / Lisses / Blancs
Yeux : Hazels
Signes Distinctifs: Aucun

Difficile de dresser le portrait psychologique d’une personnalité aussi atypique que celle de Lindsey. Auparavant idéaliste, les désillusions auront été grandes au cours de sa vie, si bien qu’elle n’a désormais qu’une vision plutôt pessimiste du monde et de l’avenir humain. Semblant froide et dénuée de sentiments, c’est juste qu’elle n’en a plus rien à foutre de rien. Seul compte sa propre situation, et si pour la conserver elle doit être le toutou de quelqu’un, ainsi soit-il. Résolue à l’idée que tout système est pourri jusqu’à la moelle, elle n’a plus la force, ni l’envie, de se battre pour rendre le monde meilleur.

Pour autant, elle n’a pas totalement abandonné tout ce qui faisait d’elle une bonne personne. Être subordonnée, d’accord, mais cela ne l’empêche pas d’utiliser le peu de pouvoir qu’elle a pour améliorer le quotidien de ses concitoyens. Cela ne veut pas non plus dire qu’elle laisse passer toutes les directives sans contester quand cela lui semble nécessaire, bien qu’elle se laisse facilement forcer la main. Ses capacités d'oratrice sont des plus exceptionnelles, ce qui la rend capable de facilement justifier les positions les moins justifiables, et de se tirer de la plupart des pires situations.  

Enfin, toutes ces informations peuvent être remises en cause par son caractère imprévisible. Absolument rien ne garantit qu’elle ne se réveillera pas un matin en ayant l’envie et les moyens d’absolument tout foutre en l’air.

J’ai pas toujours été comme ça… Je veux dire, je me souviens d’une époque où j'étais prête à me battre pour rendre le monde plus vivable. Mais pour comprendre comment on en est arrivé là, il est nécessaire de se rendre au point de départ, quand la maire Bishop n’était que la petite Lindsey, une enfant pleine de rêves et d’attentes.

Je suis née à San Francisco, mes parents n'étaient pas les plus riches, mais ils m’ont aimés comme si j’était la chose la plus importante de ce monde. C’est peut-être à cause de ça que j’ai toujours eu un côté idéaliste, vouloir transformer notre société pour le meilleur, c’était vraiment mon truc. C’est pour ça que j’ai toujours voulu rejoindre la police, je trouvais que c’était le chemin le plus évident pour atteindre mes idéaux. Les bons résultats que j’avais à l’école m’ont aidé sur le côté théorique, mais il faut bien reconnaître que l’aspect physique était bien plus ardu que prévu, surtout quand on n'est pas très sportif. Pourtant j’ai quand même été accepté, soit parce que mes connaissances étaient très bonnes, soit parce qu’ils en étaient au point de recruter n’importe qui. L’expérience me permit de confirmer la seconde option. Enfin, comme on pouvait le supposer, j’était vraiment pas bonne au métier, alors je me suis vite retrouvé dans la paperasse, condamné à une éternité d'ennui et de déception. La personne qui m’a sorti de ce bourbier n’est autre que le chef de la police en personne. Vraisemblablement, il a constaté que je savais bien parler, et que par extension j’était pas inutile au point de me laisser crever derrière un bureau. Alors j’ai eu une promotion, j’ai été transférée au bureau du Chief of Staff. À cette époque, je devais avoir entre vingt-quatre et vingt-cinq ans, probablement un peu plus.

Je disais donc que j’était passé de mon bureau miteux, à un autre nettement plus confortable, au sein du département du Chief of Staff. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c’est la division de la police de San Francisco qui s’occupe notamment des relations avec les médias et des affaires internes. En bref, un endroit où savoir parler est nettement plus utile qu’être champion olympique de marathon. Actuellement, vous pensez donc que ça a été mon moment de salvation, celui où j’ai enfin pu commencer à rendre le monde un peu moins merdique. Grossière erreur ! Il faut savoir que travailler auprès du Chief of Staff, c’est contribuer à couvrir toutes les conneries que la police peut faire, mais aussi baigner dans la corruption des élites. Vous seriez surpris d’apprendre combien de fois j’ai dû intervertir des numéros dans des dossiers, où m’assurer que des munitions ne reviennent jamais du labo. J’aurais évidemment pu me révolter, révéler tout ça au grand jour, mais ça aurait été foutre ma vie en l’air pour une affaire qui aurait été étouffée en moins de quelques jours. Une certitude, puisque j’ai personnellement participé à l'étouffement d’un grand nombre d'histoires du genre. Suivre des ordres, c’est bien plus rentable que de les contester, croyez moi !

J’ai passé de nombreuses années dans ce service, grimpant les échelons jusqu’à atteindre le rang de Chief of Staff lui-même, le bras droit du chef de la police. J’avais 52 ans quand c’est arrivé, et c’est probablement là que j’ai commencé à prendre en popularité. On me voyait de plus en plus dans les conférences de presse, et dans les médias en général. Je n’était plus seulement celle qui suivait les ordres discutables, j’étais celle qui transmettait et qui donnait les ordres discutables. Arrivé à ce stade, il n’y avait plus vraiment de marche arrière possible. J’ai essayé de changer les choses. Chaque fois que j’ai obtenu un peu plus de pouvoir j’ai essayé de l’utiliser pour rendre le monde meilleur. Parfois ça passait. La plupart du temps je me retrouvais confronté à ceux qui s’assuraient que rien ne change, et généralement ils avaient les capacités pour assurer cela. Mais même dans cette position, une partie de moi continuait de croire en un idéal. Alors j’ai attendu que mon mandat de Chief of Staff prenne fin, et j’ai foutu ma longue carrière de police pour me lancer dans la course à la mairie. J’y connaissais pas grand chose, mais j’ai rapidement trouvé les bonnes personnes pour que cette aventure ne soit pas un désastre. Après tout, l’important en politique c’est de savoir parler, et par chance c’était une de mes compétences. L’objectif que je m'étais fixé a été atteint en 2030. 71% des voix, toutes obtenues avec des promesses que je croyais sincèrement pouvoir tenir. Une nouvelle fois, j’ai été conne !

Une fois maire, je me suis rendue compte que j’étais pas plus libre qu’avant. Certes, y’avait plus grand monde pour m’empêcher de prendre les décisions que je voulais. Enfin ça c’est la théorie. En pratique, je subissais des pressions de toutes parts sur les décisions importantes. Tu veux passer quelques actes à la con sur l’égalité ? Fais toi plaisir ! Tu tentes quoi que ce soit qui pourrait troubler l’activité des actionnaires principaux de la ville ? Réfléchis bien avant de faire une erreur. J’aurais probablement pas été réelu sans ce putain de virus. L’armée est arrivée au cours de l’année 2034, et ils se sont bien assurés que je ne quitte pas mon poste. Faut dire qu'on ne va pas se passer d’un gentil toutou qui signe tous les actes qu’on lui demande. Quand la ville est tombée, je me suis retrouvé chargé de la mairie du district. Même job qu’avant, avec quelques personnes en moins. L’avantage c’est que j’ai le droit à un logement bien prestigieux et que tant que je suis utile les militaires me protégeront. De toute façon c’est pas comme si j’avais beaucoup d'options…

Je sais même pas pourquoi j’enregistre ce magnéto… Peut-être que c’est au cas où on me retrouve suicidée de trois balles dans le dos. Au moins quelques personnes pourront savoir que j’ai pas toujours été comme ça, que j’ai essayé d’être importante. De toute façon je suis pas certaine que ça ait de l’importance, le monde est condamné à crever, et notre survie n’est qu’un chronomètre se dirigeant indéniablement vers la fin.

Au fond, peut-être qu’on a mérité tout ça…