Porteur Sain : Non (petit rappel, cela ne l'empêche pas d'être malade, mais il se rétablit du virus en cas de contamination)
Le sait-il ? Non

Ses armes : Butterfly Knife & Fusil à pompe Remington 870 Express Tactical.

Sport pratiqué : Natation (7 ans). Basketball en loisir jamais en club. Skateboard en loisir également.

Autre précision: Énorme fumeuse, depuis le virus ses nerfs sont à vifs à cause du manque de nicotine ce qui n’arrange en rien son caractère impulsif. Si vous la voyez avec son casque sur les oreilles, ce sera sûrement du $uicideBoys ou Zillakami, parfois du néo-métal, elle aime tout style musical sauf la country qu’elle ne peut pas supporter.

Carnation : Très pâle
Taille :1m73
Corpulence | poids : 64kg
Cheveux: Noirs et longs
Yeux: Verts clairs avec des pointes de marrons clairs
Signes distinctifs: Une énorme cicatrice lui barre le torse verticalement. Tatouage de serpent et une croix sur son bras et sa main gauche, un tatouage sur l’avant-bras gauche «Reviving» et de nombreux piercings aux oreilles.
Autre: Assez garçon manqué, Hope ne manque pas de porter des vêtements larges et confortables, elle adore le skateboard et donc a gardé l’habitude d’avoir un sac à dos et une bonne vieille casquette sur la tête. Cependant parfois elle se permet une allure chic et élégante, mais seulement pour les grandes occasions, ce qui n’a plus lieu d’être à l’heure actuelle.

Impulsive, si ce n’est pas carrément explosive serait le trait de son caractère le plus important et le plus présent. Elle peut partir dans une rage folle pour la moindre petite chose : Insulter sa famille ou ses proches, faire du mal aux animaux, faire preuve d’intolérance ou de mépris.
Ouverte d’esprit. On ne pourra pas lui reprocher d’être tolérante, bon… sauf avec les intolérants. Mais Hope acceptera n’importe qui, peu importe son milieu, son statut social, ses origines, sa religion, etc. Les rencontres sont pour elles toujours riches d’enseignement et de nouvelles expériences.
Intrépide. Toujours à la recherche de sensations fortes, toujours en train de faire quelque chose, si vous lui proposez une activité marrante, peut-être un peu dangereuse et surtout pleine d’action, Hope foncera sans même y réfléchir à deux fois.
Franche. Évidemment qu’avec son caractère, si quelque chose ne lui plaît pas, elle vous le dira et sans vraiment chercher à avoir du tact d’ailleurs. Un peu tête brûlée et avec son éducation, elle a une façon de parler un peu brute et surtout très vulgaire, mais elle ne sera jamais blessante gratuitement, au fond elle n’est pas méchante.
Drôle. Pas sûr que tout le monde adhère à son humour, mais elle en a entendu des blagues vaseuses et de comptoir durant ses tournées en camion ! De même, certaines de ses anecdotes pourraient vous tordre de rire, elle qui aime bien exagérer un peu parfois pour rajouter du comique à la situation.
Curieuse. C’est peut-être un gros défaut mais Hope adore écouter les gens parler de leur vie, elle adore savoir tous les petits détails. Elle pourra passer des heures à vous questionner sur comment vous avez rencontré votre gars, quand est-ce que vous avez choisi de faire tel choix de carrière, pourquoi vous avez appelé vos enfants comme ça, et j’en passe.
Sociale. Plutôt évident à l’âge adulte, ça n’a pas toujours été simple pour elle de se sentir à l’aise en société. Elle aime les gens, adore parler et surtout écouter, elle ne se gêne pas d’aprioris ou de préjugés. Tout ce qu’elle fait : apprendre à vous connaître et à se faire connaître, ça s’arrête là et c’est très bien pour elle.
Débrouillarde. Bon, on ne va pas dire qu’elle pourrait se sortir de n’importe quelle situation mais son père et celui qu’elle considère comme son oncle lui ont appris à faire du bricolage d’intérieur. Réparer les meubles, faire un peu de plomberie, quelques petites notions d’électricité (en gros reconnaître les douilles, et pouvoir ressouder un fil, rien qui concerne les compteurs ou disjoncteurs). Hope adore d’ailleurs mettre la main à la pâte, le bricolage c’est son moyen de ne réfléchir à rien et en plus d’être utile.

Journal de Bord – Années 2008/2013. We need some hope.
- Un petit cadeau de Noël. Ses parents Rodney et Ann ne s’y attendaient pas, plusieurs fois ils avaient essayé d’avoir un enfant et à deux reprises la grossesse s’était soldée par une fausse-couche. Pour autant, rien n’avait entaché leur espoir, et ce fût le 25 Décembre qu’ils purent enfin souffler en voyant ce petit être hurler à plein poumons et en entendant le médecin leur dire que leur petite fille avait une santé en béton. Pour Rod’ ce fut un petit coup dur, lui qui rêvait d’un fils à emmener à la chasse mais… Après tout, ce n’était pas parce qu’ils avaient une fille que ça allait l’en empêcher ! Voilà comment on pensait dans la famille Lutcher, pas de prise de tête, pas de complication, on allait avec la vie et ce qu’elle vous donnait.
Les premiers mois furent stressants pour les nouveaux parents, et chacun son tour ils surveillaient leur petit être endormi durant toute la nuit, contrits par la peur de voir arriver la mort subite du nourrisson ou toute autre complication.
Mais comme l’avait dit le médecin, cette petite fille était une tenace et surtout en pleine forme et la vie put continuer beaucoup plus sereinement. Ann reprit son travail de femme de chambre au Days Inn de Rochester Hill, et Rod’ sa routine de courtier en assurances qui, lors de ses week-end en profitait pour réparer les voitures et motos de ses amis et connaissances. Il s’était fait une sacrée réputation et plusieurs fois, son meilleur ami Joe, lui avait proposé de venir travailler dans son garage. Maintenant qu’ils avaient Hope et vu son salaire en courtier, Rodney y pensa longuement et après une discussion calme et enrichissante avec sa femme, il sauta le pas, démissionna de sa boîte qui coulait depuis des années, et s’embarqua dans le garage de son ami, les mains dans le cambouis toute la journée mais un quotidien rythmé par le rire et la joie de voir les clients heureux pour une fois.
Pour Hope tout se passait parfaitement bien, elle grandissait, s’épanouissait, posait beaucoup trop de questions sur tout mais ses parents s’efforçaient de toujours lui répondre de façon honnête, sans jamais lui mentir, devant parfois chercher les mots pour se mettre à son niveau. Déjà jeune casse-cou, elle n’en manquait pas une pour se faire des bleus, rentrer dans la maison avec un genou égratigné ou de la terre plein les vêtements. Personne ne savait où elle pouvait cacher toute cette énergie dans ce petit corps, mais Hope arrivait à donner le sourire à tous les gens qu’elle croisait, un vrai petit rayon de soleil qui parfois se transformait en tornade, surtout lorsqu’il était l’heure d’aller au lit.
Peut-être trop casse-cou, ou peut-être car ses parents ne s’inquiétaient plus assez, un jour Hope ne rentra pas à l’heure prévue. Elle avait 6 ans et ayant vu un chat errant, son amour pour les animaux étant incontrôlable, elle l’avait suivi. Elle avait traversé des routes, s’était retrouvée bien plus loin que ce qu’elle n’avait jamais exploré de son quartier. Jusqu’au moment où, traversant une énième fois, elle ne remarqua pas la voiture qui arrivait. Percutée de plein fouet, Hope gisait sur le trottoir plusieurs côtes fracturées, la jambe droite dans une position terrifiante, une commotion cérébrale qui pointait le bout de son nez. L’homme dans la voiture appela directement les secours, et elle fut transporter à l’Ascension Providence Rochester Hospital. Ce qui la sauva ? Le conducteur avait aperçut le chat passer avant elle et avait eu la bonne idée de ralentir. Elle s’en tirait plutôt bien si on ne pensait pas à l’opération qu’elle avait dû subir pour remettre ses côtes en place. La cicatrice que cet incident lui laissa en plein milieu de la poitrine fut une leçon qu’elle respecta toute sa vie. Regarder des deux côtés avant de traverser… mais jamais ne lui vint l’idée de ne pas suivre un chat ou tout autre animal qui pourrait avoir besoin d’aide.
Le chauffeur devint un bon ami de la famille, Rodney et Ann étant reconnaissants qu’il n’ait pas fui et ait sauvé leur petite fille en appelant les secours et en restant jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’hôpital. Whitley rejoint le petit cercle d’invités aux barbecues et aux fêtes, éternel célibataire de 38 ans s’entendait parfaitement bien avec toute la petite famille.

Journal de Bord – Années 2014/2019 : Hope can be a powerful force.

- A l’école, Hope était encore une fois celle qui ravissait ses professeurs, et malgré sa difficulté à rester assise et attentive, elle s’en sortait bien et n’eut aucune embûche jusqu’au collège. Elle se faisait des amis, participait à des fêtes d’anniversaire, on pouvait dire que c’était une belle vie qui commençait pour cette adorable petite fille. Déjà très jeune, elle se démarquait par son comportement qu’on aurait presque pu appeler de mature, écoutant attentivement ses copains ou copines lorsqu’ils étaient tristes, les réconfortant, c’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire sans se sentir de trop ou différente. Elle se rendit vite compte que chaque être humain souffrait à un moment ou un autre, à différents niveaux, et c’est ça qui lui permettait d’être aussi à l’aise avec tout le monde. Luttant toujours contre sa timidité, contre sa sensation d’être née à l’envers, elle ne cessait de discuter avec chacun, posant des questions, cherchant désespérément quelqu’un qui lui ressemblerait. De même très tôt, elle ne perdit jamais de vue l’importance de la nature, la préservation des espèces et de la flore. Quand son père et son oncle Whit’ l’emmenaient à la chasse, Hope en profitait pour étudier les plantes, les champignons, les arbres et les différents animaux qu’ils pouvaient croiser, et bien évidemment à chaque fois que son père lui proposait de tirer, elle manquait sa cible… Comme par hasard.

Journal de Bord – Années 2020/2025 : Nothing can be done without hope and confidence.

Le côté rebelle prenait du terrain à l’arrivée de la puberté et voyant ses amis désobéir aussi facilement à leurs parents, Hope se mit en tête qu’elle aussi pourrait bien faire n’importe quoi. Les idées lui manquaient cependant, ses parents ayant toujours été très aimants et loin du strict de certaines familles, ils discutaient souvent des choses avec elle, ne la rabaissait pas à son statut d’enfant ou d’adolescente, ils étaient justes. Pour les faire craquer, les faire s’énerver, il en fallait beaucoup et Hope n’avait jamais vu ses parents se mettre véritablement en colère. La seule solution qu’elle pu trouver, fut de commencer à fumer. Et même là, Rodney et Ann s’installèrent à la table familiale comme d’habitude, lui expliquèrent les risques à fumer si jeune, à fumer tout court d’ailleurs et lui laissèrent le choix de continuer ou non avec pour simple règle de ne jamais fumer à l’intérieur de la maison et de ne pas compter sur eux si son argent de poche finissait par manquer pour ses autres loisirs.
Hope se vit vaincue et continua à fumer, ses amis admiratifs de voir qu’elle n’était toujours pas privée de sortie ou de téléphone portable. Elle se mit tout de même à la natation, pensant innocemment qu’un sport aussi sain pour le corps contrerait les effets du tabac à long terme. L’eau était pour elle une deuxième maison, elle nageait gracieusement, pouvait passer des heures à la piscine, le clapotement de l’eau dans les rigoles, les discussions tout autour d’elle, c’était un paradis.
Le lycée fut une révélation pour Hope, elle avait pu passer son permis de conduire sans aucun problème, et dès l’obtention, son père lui avait offert une voiture sur laquelle il travaillait depuis plusieurs mois au garage. Elle se sentait libre, adulte, prête à faire face à la vie et à profiter au maximum. Son meilleur ami Gabe et son amie d’enfance Leslie n’en revenaient pas lorsqu’elle leur annonça que pour le week-end ils partaient en voiture au Lac St Clair. C’était l’occasion pour se détendre et profiter loin des fêtes qu’Hope n’appréciait pas forcément. Trop de dramas, d’alcools, et un peu trop de monde. Son petit cercle lui suffisait, ils jouaient au basket, faisaient des courses en skate, se disputaient gentiment sur des sujets idiots, passaient des heures à débattre sur des choses plus sérieuses.

Journal de Bord – Année 2029 : Hope is the only bee that makes honey without flowers.

- La majorité. Après autant de soirées, autant de sorties, autant de temps passer auprès de ses parents et à profiter de la vie, Hope se calma un peu. Peut-être était-ce le décès soudain de Whitley, un arrêt cardiaque foudroyant, qui avait été comme un adorable tonton pour elle, qui avait passé tant de temps avec eux, à partager les bons et mauvais moments, lui qui lui avait offert son premier fusil à pompe pour participer à l’activité préférée de Rodney : La chasse, ou alors cette angoisse naissante face au voile noir de son futur, mais Hope prenait parfois le temps de se reposer en restant dans sa chambre ou dans le jardin, lisant calmement un bouquin ou simplement les yeux dans le vide avec de la musique aux oreilles. Ses parents se surprirent à s’inquiéter à nouveau pour elle, voyant les cernes et les plaques d’eczéma apparaître. Ils repensèrent à leur bébé si plein de vie, et s’arrangèrent pour ne jamais la laisser seule à la maison. Petit à petit la dépression gagnait Hope, elle pouvait rester dans son lit deux jours d’affilés, elle mangeait moins, se rongeait les ongles. Le mal se répandait et ses parents furent de plus en plus perdus, incapables de l’aider comme il se devait, ils ne lui laissèrent pas le choix que de consulter un spécialiste des anxiétés.
Hope prit son traitement, ne fit pas de vagues, acceptant toute l’aide disponible comme on lui avait toujours appris à le faire. Au bout de deux ans, les choses se tassèrent, le problème allait être réglé. Finalement, le psychanalyste ne lui avait servi qu’à choisir le métier de ses rêves, trouver sa voie. Voilà ce qui avait autant perturbé Hope, l’inconnu, ne pas savoir où aller et quoi faire, se retrouver sans aucun plan d’avenir pendant que tous ses amis partaient pour l’université ou à l’étranger pour des Gap Year.
Elle passa son permis poids-lourds, obtint ses licences et étant une des rares femmes à choisir ce corps de métier, fut très vite engagée dans une boîte de transport-livraison dans tout le pays.
Elle prit goût au bitume, aux resto-routes et à leur bouffe passable, aux autres routiers avec qui elle discutait pendant ses pauses, aux hôtels parfois miteux parfois se rapprochant du luxe, les auto-stoppeurs et stoppeuses qu’elle était ravie d’écouter parler durant les longs trajets. L’année 2031 fut bien remplie, elle voyait toujours ses parents lorsqu’elle pouvait se permettre de rentrer et ne manquait jamais d’aider sa mère qui se plaignait qu’aucun travaux ne soit fait tant Rod’ passait son temps sur les voitures, elle discutait par mail avec Gabe parti pour San Francisco et Leslie qui ne les privait pas de photos de la Thaïlande où elle prolongeait son cursus pour être professeure d’anglais.
Tout était pour le mieux et pourtant, Hope n’avait toujours pas trouvé l’amour. Elle en discuta longuement avec sa mère, préférant ne pas lui cacher qu’elle était incertaine quant à sa sexualité et comme toujours, pleine de compréhension et de bons conseils, sa mère la rassura et renforça son idée que rien n’était trop pressé. Elle n’avait que 23 ans et malgré quelques petites amourettes au collège, rien n’avait abouti à du sérieux, peut-être car elle s’intéressait à des choses bien plus passionnantes, ou peut-être à cause de son angoisse à montrer un jour à quelqu’un cette horrible cicatrice qui lui barrait le torse.

Journal de Bord – Années 2033/2034 : Hope is a waking dream.

- La radio coupée, Hope roulait le long de l’Interstate 5, elle en avait marre d’entendre les conneries sur cette pandémie. Ses parents lui en disaient assez quand elle rentrait à la maison, et elle n’en pouvait plus. Jusque dans les diners où elle s’arrêtait pour manger un repas chaud et se rafraîchir les aisselles dans les toilettes, tout le monde ne parlait que de l’Europe et de leurs problèmes à gérer une petite grippe, de leur manque de responsabilité et de contrôle de la population. L’intolérance s’installait, les propos injurieux, les blagues déplacées, c’était vraiment une des choses qu’Hope haïssait le plus et donc elle s’était renfermée petit à petit. Lorsqu’elle finissait sa bière, elle partait sans dire au revoir. Chaque personne la connaissant était surpris du changement, elle si pétillante si agitée, on ne l’entendait presque plus si ce n’est quand la colère était trop forte à contenir.
Son patron n’en finissait pas de menacer chaque chauffeur « C’est peut-être votre dernière tournée, on sait jamais ce qu’ils vont nous ramener de l’Europe. Le rêve américain ouais, qu’on nous foute la paix et qu’ils la gardent leur crève ! ». C’était la goutte de trop. Hope démissionna, ce n’était peut-être pas le moment mais de nombreuses autres boîtes de transport rêvaient de l’avoir dans leur rang, elle n’aurait aucune difficulté à retrouver du travail…

Du moins c’est ce qui aurait dû se passer. Seulement, cette pandémie qui semblait si lointaine atteignit le Nouveau-Monde, inquiétant tout le monde, se propageant bien trop vite pour être une simple grippe saisonnière. La tension montait, on s’insurgeait aux infos et les politiciens se tiraient dans les pattes, les criminels en profitaient et la police étant débordée par les appels de panique se laissa submerger. Hope et sa famille restèrent bien en sécurité dans leur petit quartier modeste, s’aidant entre voisins et prenant les précautions d’usage. Hélas, la situation ne s’arrangeait pas, et bientôt l’armée dû intervenir.
On parlait de morts qui se relevaient, de gens qui en mordaient d’autres. La folie était partout, les magasins pillés, les routes comme des océans de klaxons et de voitures surchargées par les bagages. Hope s’indignait de l’égoïsme général, c’était à celui qui penserait le plus à sa gueule, c’était insupportable. Ayant discuté longuement avec Gabe, elle prit la décision de partir pour San Francisco, ça semblait tellement plus sécuritaire, proche des côtes, elle se sentait rassurée à l’idée d’y habiter, et en Mai 2034 ils se décidèrent tous à partir.


Journal de Bord – Année 2035 : Hope is the one thing that can help us get through the darkest of times.
- San Francisco. Les Lutcher furent accueillit à chaudes larmes par Gabe qui vivait seul depuis maintenant quelques années, comme cadeau de bienvenue il avait tout prévu. Repas de luxe (boîtes de thon et de sardines sur leur lit de salade décongelée) et pour chacun un petit objet personnel. Rodney avait eu droit aux clés de sa voiture, si un jour il se sentait de la réparer, Ann une petite trousse de crayons en tout genre et un carnet, elle qui aimait tant dessiner, et pour Hope un couteau butterfly violet, sa couleur préférée.

L’appartement de Gabe paraissait si petit avec toute la famille Lutcher. Le voyage n’avait pas été de tout repos, malgré la Jeep du paternel, les embouteillages en début de route avaient été terriblement angoissants. Puis Hope avait reprit ses habitudes de routière, choisissant les routes moins connues, les détours et les chemins de terre. 50H de route au total, beaucoup trop d’essence gâchée, des disputes inutiles dans l’habitacle trop étroit pour contenir toute la peur et les doutes de ses passagers, les pauses désagréables au beau milieu de la route pour manger le moins possible, gérer le stock d’eau, de nourriture, Ann vérifiant constamment qu’ils n’avaient rien oublié, Rod’ râlant contre le gouvernement. La famille si joyeuse, si optimiste, s’était transformée en même temps que tout le reste du troupeau et Hope, fidèle à elle-même, sortait parfois en furie de la voiture pour respirer quelques heures.
Voilà 3 mois qu’ils se trouvaient chez Gabe, et elle ne reconnaissait toujours pas ses parents. Quand ils ne se criaient pas dessus, ils pleuraient à l’idée d’avoir perdu leurs amis, leurs voisins, leur maison. Le peu qu’on en savait, plus aucune ville n’était encore en état. Hope s’en fichait, il y avait plus important, à savoir comment régler la situation, comment repartir sur de bonnes bases. Peut-être que la planète s’était enfin décidée à rendre les coups à l’humanité, le karma.

Elle avait observé le camp se construire tout autour du bâtiment de Gabe, les murs lui faisaient horreur mais ils eurent pour conséquence d’apaiser ses parents. Du moins son père, qui reprit un peu de ses esprits, et on put enfin revoir ce bon vieux Rod’ qui s’adaptait à toutes les situations et qui prenait le temps de réfléchir avant de parler. La mère de Hope, par contre, ne se remettait toujours pas de la situation et un soir alors que tout le monde dormait, partit en laissant une simple lettre.
Choqués de ce départ, de l’abandon qu’ils venaient de subir, Rodney et Hope n’ouvrirent jamais la lettre et ne se posèrent aucune question. C’était acté, Ann avait décidé de ne plus faire partie de la famille et malgré la douleur qu’ils pouvaient ressentir, il fallait faire avec.
Alors ils continuèrent leur vie dans cette zone unique et qui ne cessait de voir arriver de nouveaux survivants. Rodney aidait parfois les militaires sur des questions mécaniques, Gabe s’était trouvé un travail en tant qu’accueillant des nouveaux arrivants aux portes, et Hope attendait. Elle avait fait plusieurs demandes, à l’orphelinat qui servait aussi d’école, à l’accueil du district pour trier les affaires des arrivants, et même chez les militaires pour gérer les réserves. Maintenant, il lui fallait attendre une réponse qui ne tarda pas à arriver en voyant le nombre de citoyens affluer pour un lieu éloigné de tout danger possible.

Les journées de Hope se déroulaient maintenant dans un immense local où elle triait, vérifiait, mettait de côtés ce qu'il y avait à mettre de côté. Ce n'était pas son job de rêve, elle n'avait plus l'excitation de partir sur les routes, mais au moins elle faisait quelque chose de physique, elle y mettait du sien pour que chaque arrivant puisse ensuite profiter des différents objets, différentes affaires que les survivants assez courageux rapportaient du dehors.